7 janv. 2010

Sukawapi? Relance de la Miba : le nationalisme à l’épreuve de la crise


Pour ce qui est de la relance de la Miba, toutes les promesses faites aux populations du Kasaï et plus particulièrement aux travailleurs n’ont pas encore produit des effets positifs. Seule la promesse du chef de l’Etat a redonné espoir d’autant que Joseph Kabila a rassuré par son discours et la fermeté de sa détermination.

20 millions de dollars américains sont attendus pour faire oublier les 11 millions USD de Raw-Bank et autres prêts comme auprès d’Emaxon. Ces créances n’ont pas visé la relance de la Miba, mais des intérêts loin de cet objectif. L’Etat, redevable à la Miba au point d’entrer dans son coma actuel, semble laisser cette société d’économie à la merci des vautours et rapaces.

Ces prêts, l’Etat les rembourse auprès de ces deux institutions sans s’enquérir de l’utilisation rationnelle de ces fonds, encore moins contrôler les affectations de ces fonds. La confiance n’excluant pas le contrôle.


«Dans l’histoire des nations, en ce siècle de la mondialisation, jamais un homme ou une femme n’aura concentré entre ses mains autant de pouvoir pour décider seul du sort des autres. Autant de pouvoir pour bien faire ou mal faire», constate un syndicaliste amer. «Quelle que soit sa bonne volonté ou son intelligence, la nature humaine et la nature des opérations en jeu nécessitent plusieurs têtes», a-t-il poursuivi.

«Heureusement que le Premier ministre et le chef de l’Etat se sont impliqués dans le dossier de la Minière de Bakwanga», a repris en écho un agent de passage à Kinshasa. Le même syndicaliste, se réjouit ainsi de constater que le processus n’est plus du ressort exclusif du ministère du Portefeuille. Exigence légitime de transparence.

Sortir de l’ornière

Le remboursement des créances par le gouvernement n’apporte aucune lumière sur la transparence et les raisons profondes de ces endettements. La tentative de vente des maisons des travailleurs de la Miba en vue d’améliorer la situation de la société, étouffée par une vigilance tous azimuts, est remarquablement alignée comme une affaire aux contours flous.

L’autre tentative, consistant à désigner un expatrié à la tête de cette société d’économie mixte, prouve à suffisance que les intérêts sont ailleurs. Cette nomination répondrait aux exigences de compétences. Il faut le prouver. C’est alors que survient cette interrogation pertinente : pourquoi l’autre actionnaire de la Miba n’est-il pas associé à la recherche des solutions ?

Et pourtant, il détient une expertise et des ressources financières pour permettre à la Miba de redécoller ! Il jouit en plus de l’avantage de se retrouver à l’intérieur de la structure. Le partenaire du gouvernement avait en effet mis sur la table 76 millions USD. La Miba n’étant pas un espace de confrontations permanentes, l’actionnaire majoritaire (l’Etat) et son partenaire, l’actionnaire minoritaire, doivent se retrouver autour d’une table pour des solutions durables dans le cadre légal de cette société d’économie mixte.

La Miba étant dans le coma, certains travailleurs ont perdu la vie, sans compter les foyers disloqués, les enfants déscolarisés et l’outil de travail exposé à l’usure.

A l’épreuve du nationalisme, la Miba a tout donné à la RDC, jusqu’au dernier de sa sève. Grâce à la production de la Miba, la guerre dite de libération de 1997 avait trouvé des financements, en lieu et place de la réalisation des investissements nécessaires à la survie de cette société d’économie mixte.

L’heure n’est plus à la multiplication «des études» et des plans de relance. Il faut agir dans le sens de négocier dans l’intérêt de la société et de l’Etat la mise à disposition des fonds existant pour la relance réelle de la Miba ! Affaire à suivre !

Le Potentiel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.