18 janv. 2010

Suka wapi? L’équation De Gucht

Et si Karel De Gucht ne faisait qu’exécuter une partition écrite par d’autres dans le saint des saints du pouvoir européen! Et si l’euro-commissaire ne faisait qu’interpréter une pièce dont le metteur en scène serait tapis dans l’ombre des hautes instances européennes!

Et si hier, alors ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht était chargé de dire tout haut ce que l’establishment fédéral bruxellois disait tout bas!

En un mot comme en mille, et si le très controversé euro commissaire flamand jouait à la perfection au fou du roi!

A considérer de plus près les différents «dérapages» de De Gucht, une constante se dégage. Aujourd’hui comme hier, les critiques du ministre devenu euro-commissaire n’ont pas changé d’un iota.

Ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht prenait des libertés avec les fondamentaux du langage diplomatique pour passer une volée de bois vert aux autorités congolaises.

A part une timide levée de boucliers dans la composante francophone du cabinet belge, les diatribes de De Gucht ne lui valaient aucune remontrance notable. Bien au contraire.

Rue de la Loi-la Primature belge-, et même à la Chambre, on disait souscrire au fond de philippiques de l’alors chef de la diplomatie.

Ce scénario semble se répéter à l’échelle européenne. Les propos outranciers du jusqu’à présent commissaire européen au Développement et à l’action humanitaire n’ont guère suscité de désaveu.

En décryptant tous les discours d’officiels européens, on n’y trouve pas condamnation contre De Gucht. Toute la langue de bois débitée par les «gris» de l’Union européenne tend plutôt à accréditer les déclarations de l’euro-commissaire flamand.

Tout se passe comme si vu de Bruxelles, les provocations à répétition de Karel De Gucht ne sont que du détail. Les protestations légitimes de Kinshasa semblent ne pas émouvoir grand’monde dans les cénacles bruxellois.

En tout cas, la fatwa congolaise contre De Gucht ne saurait empêcher le président de la Commission Barroso de présenter, le mois prochain, le même De Gucht au portefeuille hyper convoité du Commerce extérieur.

Les choses étant ce qu’elles sont, les termes de l’équation De Gucht comportent sans doute plusieurs inconnus.

A Kinshasa, on gagnerait plus à savoir quelle valeur recouvre ces inconnus qu’à vilipender-quoi qu’à raison-un De Gucht que bien des éléments portent à conclure qu’il est en mission commandée.

José NAWEJ

Suka wapi? De Gucht maintient ses critiques contre l’Etat congolais

Le futur commissaire européen au Commerce, le Belge Karel De Gucht, a de nouveau affiché un style peu diplomatique mardi 12 janvier, maintenant de récents propos controversés contre la République démocratique du Congo.

Non seulement le Belge, Karel de Gucht, pour l’instant toujours responsable au sein de Communauté européenne de l’aide au développement, ne regrette rien de ses propos sur la République démocratique du Congo (RDC), mais en plus il les maintient. Il y a une semaine, Kinshasa avait déclaré Karel de Gucht persona non grata en RDC après ses prises de position pour mettre en doute l’efficacité de l’aide européenne dans « un pays où, selon lui, l’Etat brille par son absence ».

Soutien du président de la Commission européenne


Karel de Gucht est pressenti pour devenir le futur commissaire au Commerce. Il n’a apparemment pas l’intention d’arrêter de mettre les pieds dans le plat : « Je ne vais rien changer à mes propos. D’ailleurs, je ne pouvais pas le faire puisque ce sont les propos qui ont été adjugés par la Commission. J’ai parlé au nom de la Commission. Je n’ai pas parlé en mon propre nom. Et si les autorités congolaises veulent me parler du commerce, ils peuvent aussi venir à Bruxelles ».

Karel de Gucht a obtenu la semaine dernière le soutien politique du président de la Commission européenne au sujet de ses propos sur la RDC. Et l’ambassadeur de Kinshasa auprès des institutions européennes a été convoqué par Catherine Ashton, le Haut représentant pour la politique extérieure de l’UE.

L’Avenir/Rfi

Suka wapi? Insécurité à Kimbanseke : Les habitants de la rue Siamataba dans l’émoi

On ne cessera jamais de sitôt à parler de l’insécurité qui bat son plein dans la ville province de Kinshasa. Il y a lieu, cependant, de stigmatiser le fait que les autorités, à tous les niveaux, s’activent à utiliser les moyens conséquents afin d’endiguer ce mal.

Malheureusement, face aux nombreux actes de barbarie enregistrés çà et là à travers la ville, il est impérieux de ne plus se promener la nuit à Kinshasa. Si dans d’autres municipalités, les dispositions nécessaires sont mises en marche pour sécuriser la population, il n’en est pas le cas dans la commune de Kimbanseke. Dans cette juridiction, les nuits passent et se ressemblent. En effet, dans cette partie de la capitale congolaise, la population est habituée à passer ses nuits sous des crépitements nourris des fusils ; des coups tirés par des hommes en armes parfois portant des uniformes de l’armée. Jusque là, on n’est pas parvenu à mettre la main sur cette pègre qui continue à semer la désolation dans la population.

Dans ce contexte, dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 janvier 2010, une bande d’inciviques, bien armés, qui continuent encore à courir dans la nature, a créé la panique dans une parcelle située sur rue Siamataba dans la commune de Kimbanseke. Avec l’usage de leurs armes à feu, ces inciviques sont parvenus à entrer par effraction dans cette parcelle où habite la famille de Mme Tity Tshinguta, ancienne présidente de la Commission des femmes et des personnes vulnérables, portée disparue depuis 2004. En dehors d’autres dégâts importants enregistrés sur place, on a dénombré des blessés, dont un homme grièvement atteint qui a été conduit d’urgence dans un centre hospitalier.

Devant ce tableau désolant, la population, ne sachant plus à quel saint se vouer, ne demande plus que l’intervention du Gouverneur de la ville afin que Kimbanseke redevienne une oasis de paix, une commune où il fera beau vivre et ses habitants qui se sentent aujourd’hui « orphelins », puissent, un jour, commencer à dormir calmement sur leurs lauriers. Cette interpellation concerne aussi l’autorité municipale qui doit remettre de l’ordre dans sa juridiction.

Kingunza Kikim Afri

Suka wapi? Assassinat d’un chauffeur dans la Commune de Matete : Le capitaine Aaron Blaise Bandudi de la Police nationale aux arrêts

Le dimanche 3 janvier dans la soirée, un capitaine de la Police nationale avait sauvagement et sans sommation abattu un chauffeur de taxi-bus dans la commune de Matete. L’Avenir, votre quotidien a, à cette occasion, informé l’opinion publique, tout en priant l’autorité compétente de mettre l’assassin hors d’état de nuire, au nom du mot d’ordre donné par le Chef de l’Etat de « Tolérance Zéro ».

C’est ainsi que le nommé Aaron Blaise Bandudi, très célèbre dans le milieu, a été mis aux arrêts depuis la semaine dernière. Il se trouve actuellement entre les mains de la justice militaire. La nouvelle ayant circulé, toute la population Matetoise s’en est réjoui. Elle a également félicité la justice militaire congolaise de s’être comportée en responsable.

Pour rappel, l’histoire s’est déroulée le dimanche 3 janvier dernier à 19 heures. Un chauffeur du taxi-bus (exerçant le transport en commun), de marque Mercedes 207 avait, par mégarde, heurté légèrement la voiture du capitaine Bandudi. Cette voiture était garée non loin du terrain Mombassa, au quartier Mboloko dans la commune de Matete. Ayant reconnu sa culpabilité, le pauvre chauffeur est descendu de son véhicule. Il s’approchait pour présenter ses excuses à l’officier et pour trouver un compromis afin de réparer le préjudice causé.

Le capitaine, très énervé, surtout qu’il sentait l’odeur des liqueurs, n’avait même pas réfléchi par deux fois. Il a pris son arme, avant de tirer deux balles à bout portant sur la poitrine du chauffeur. La victime s’écroule et succombe sur le champ au vu et au su du public, y compris les passagers du taxi-bus. Imprudent, le receveur sans doute sous l’émotion, a crié en citant haut et fort le nom du capitaine qu’il connaissait bien du reste. Se sentant mal à l’aise, le capitaine Bandudi donnera l’ordre de ligoter le jeune homme qu’il va coffrer à l’arrière de sa voiture. C’est ainsi que ce « receveur » était porté disparu. Personne ne savait là où il se trouve, seul le kidnappeur le sait. Quant au corps du chauffeur, le capitaine assassin l’avait transporté juste quelques minutes après son meurtre pour aller le jeter aux alentours de Mboloko Suzanella vers 20 heures.

Epouvanté par ce malheureux événement, un groupe de jeunes gens a vite accouru informer le bourgmestre de la Commune de Matete, M. Gaïbene Baylon qui n’a pas tardé à descendre personnellement sur le lieu où le corps était jeté. Après avoir constaté les faits, le bourgmestre donnera l’ordre d’acheminer le corps de la victime à la morgue.

Il sied de souligner que le capitaine meurtrier est sorti de la diaspora congolaise de France, avant d’être enrôlé dans la Pnc. Mais depuis qu’il est sous le drapeau, il traîne derrière lui une mauvaise réputation dans tout le district du Mont-Amba. Il est reconnu auteur de plusieurs délits. Il est constamment drogué et en état d’ivresse permanent.

La population de Matete, ayant été terrifiée par ce meurtre odieux commis par un officier de la Police nationale, ne demandait pas mieux qu’il soit interpellé et subisse la rigueur de la loi au nom de la tolérance zéro. Satisfait aujourd’hui, cette population est convaincue que la tolérance zéro n’est pas un slogan creux. Puisqu’ils viennent de voir que le meurtrier Aaron Blaise Bandudi est aux arrêts. Non seulement parce qu’il avait tué le chauffeur, mais aussi parce qu’il continuait à maltraiter le « receveur » sans cause.

L.B.

8 janv. 2010

Suka wapi? Gabriel Mokia, président du MDCO aux arrêts

Le président du parti MDCO, Mouvement des démocrates congolais et membre de l'oposition, Gabriel Mokia, a comparu, jeudi, devant le tribunal de paix (Tripaix) de Kinshasa- Gombe. Il est poursuivi pour outrage contre le chef de l’Etat. Mais, pour la défense, le tripaix est incompétent pour siéger en matière d’outrage contre le chef de l’Etat. Cette matière relève de la compétence de la cour de sûreté de l’Etat qui n’existe plus en RDC, a fait savoir l’avocat de prévenu, l’avocat Etienne Lombela, qui a interjeté appel au tribunal de grande instance, rapporte radiookapi.net

Le Président du MDCO, Gabriel Mokia, a été arrêté mercredi après-midi pour s’être battu mardi soir avec un de ses contradicteurs (de l’AMP) sur le plateau de télévision d’une chaîne privée émettant de Kinshasa, au cours d’une émission de débat politique en direct. Il a été cueilli par la police à son bureau.

L'arrestation de Mokia a été confirmée à radiookapi.net par Christian Badibangi, membre de l'opposition qui se trouvait aussi sur le même plateau de télévision, et par Jean Baptiste Bomanza, ancien de l’UDPS et membre de l’UN (Union pour la nation), également de l’opposition, et proche du président du MDCO. Selon Bomanza, Mokia a été conduit au tribunal de paix de la Gombe où il sera jugé.

Retour en prison ?

En fait, il y a seulement près de 7 mois que Gabriel Mokia venait de recouvrer sa liberté et ce, après dix mois et quinze jours de prison. Enlevé le 29 juillet 2008 de son domicile, selon la version de son épouse, le président du MDCO avait alors été inculpé pour atteinte à la sûreté de l’Etat et incitation des militaires à commettre des actes contraires à la loi, par le parquet du tribunal de grande instance de la Gombe. Le 3 août de la même année, il sera alors transféré des locaux de la police (Kin Mazière) où il avait été conduit, à la prison centrale de Kinshasa où il resta jusqu’à sa libération samedi 13 juin 2 009.

Les propos pour lesquels il avait été accusé en cette période là, Gabriel Mokia les aurait tenus sur le plateau de la télévision d’une autre chaîne privée de la place. Lors de son procès, quatre chefs d’accusation étaient finalement mis à sa charge dont offense au chef de l’Etat et incitation à la haine ethnique.

Expliquant les circonstances de sa libération, son proche Bomanza avait indiqué que le premier juge s’était déporté parce qu’il n’avait pas trouvé d’infraction, et le deuxième juge qui est arrivé avait disqualifié toutes les infractions retenues contre Mokia, sauf celle d’offence au chef de l’Etat. Une infraction qui, avait commenté l’ancien membre de l’UDPS, n’existait plus parce qu’elle était du domaine de la Cour de sûreté de l’Etat qui était dissoute avec la promulgation de la Constitution de la 3ee République.

Après ce nouvel épisode d' arrestation, Gabriel Mokia ira-t-il à nouveau en prison ? La question est sur toutes les lèvres dans divers milieux de Kinshasa.

Copyright Radio Okapi

7 janv. 2010

Sukawapi? Scission de la Gecamines SARL : chronique d’une disparition annoncée du géant minier congolais


Depuis peu, le ministère du portefeuille tente de réaliser la scission de la Gecamines SARL, cette entreprise publique qui a été transformée en société par actions à responsabilité limitée par le fait de la loi n°08/007 du 7 juillet 2008 et du décret 09/11 du 24 avril 2009.

En effet, alors même que la Gecamines SARL n’a pas encore réellement fonctionné comme une société à part entière, il est curieux de voir le ministère du Portefeuille chercher déjà à la dissoudre au profit de trois nouvelles sociétés Gecamines exploitation, Gecamines Sociales, Gecamines Holding et Participations dont l’opportunité dans le présent contexte est fort contestable.

D’où l’importance d’exiger un débat citoyen sur cette question et d’élucider certains aspects importants de l’opération de scission ainsi envisagée qui risque d’enterrer à jamais le géant minier congolais.

Nul n’ignore que la Gecamines SARL est le symbole de l’Etat-entrepreneur et actionnaire congolais. Cette société détient divers titres miniers dont certains sont exploités dans le cadre des joint-ventures. Il dispose d’un patrimoine mobilier et immobilier, emploie des milliers de salariés et participe à l’essor économique non seulement de la province du Katanga mais aussi de l’ensemble de la République démocratique du Congo.

A la suite de la réforme du 7 juillet 2008, le décret du 24 avril 2009 a opéré sa transformation en société par actions à responsabilité limitée où l’Etat est l’unique actionnaire pour, a-t-on annoncé, la rendre plus compétitive en la soumettant aux règles du droit commercial. L’objectif visé par la sociétisation de cette entreprise publique était de permettre à la direction générale de gérer cette entreprise conformément aux règles du droit privé, en ayant grâce à une structure unifiée, une vue globale de l’ensemble des activités sociales et de mener une politique de redressement de la Gecamines.

A nos jours, alors même que un tel objectif est loin d’avoir été atteint, c’est non sans stupéfaction que le ministère du portefeuille surprend encore en lançant l’idée de la scission de la Gécamines, opération qui consiste à dissoudre purement et simplement l’actuelle Gécamines et d’affecter l’ensemble de son patrimoine à trois sociétés nouvelles à créer (Gecamines minière, Gecamines activités sociales, Gecamines Holding Participations) dont l’une, en l’occurrence la Gécamines holding participation, serait une société d’économie mixte avec participation des actionnaires privés comme la BNP et serait gérée par un sujet belge actuellement en retraite.

L’incohérence d’une telle démarche dans le contexte juridique , économique et socio-politique actuel tient essentiellement au fait qu’il n’existe pas un texte habilitant le ministre du Portefeuille à réaliser cette scission par elle-même ou par les organes dirigeants de la Gecamines, le cadre législatif actuel ne prévoyant aucune disposition précise et claire qui solutionne les problèmes de la transmission universelle des patrimoines de cette entreprise publique, l’échange des droits sociaux ainsi que les effets de cette scission sur les droits des travailleurs, des créanciers de la Gecamines SARL.

A cela s’ajoutent les conséquences néfastes d’une telle scission au plan politique, économique et social qui la rendent, à nos yeux et dans le contexte actuel, non seulement illégitime mais aussi et surtout contraire à l’intérêt du Katanga et de la République démocratique du Congo.

En effet, au regard du droit commun de sociétés et du texte sur la transformation des entreprises publiques et de son décret d’application, ni son Excellence le ministre de Portefeuille, ni le conseil d’administration de la Gecamines n’ont la compétence de dissoudre la Gecamines et décider motu proprio de la affectation de son patrimoine à des sociétés de statut nouveau. En droit classique, la loi réserve cette compétence à l’assemblée générale.

Mais, dans le cas actuel les entreprises transformées en société, pendant la période transitoire, les assemblées de ces entreprises du reste non encore opérationnelles, n’ont pas le pouvoir de décider de transformer le statut juridique d’une société publique en statut de société d’économie mixte comme le souhaite le ministère du Portefeuille avec la création d’une Gecamine Holding.

Ensuite, une telle scission de la Gecamines telle que envisagée actuellement par le ministère du Portefeuille touche à la politique minière du pays dont le ministère des mines à la charge de fixer les orientations en vertu de l’ordonnance n° 08/74 du 24 décembre 2008. En effet, la création de trois sociétés en remplacement de la Gecamines auraient entr’autres effets de voir la société Holding participation s’attribuer, en lieu et place de ministère de mines, la conception, l’orientation et la gestion des investissements miniers de la Gecamines, partant la politique minière de cette dernière.

De ce fait, la Holding s’instaurerait en tutelle administrative et technique de la Gecamines, au grand dam du ministère de mines. Par ailleurs, la Holding se chargerait de décider des participations financières, lesquelles constitue une partie du patrimoine collectif avec le risque de voir s’accentuer le caractère de « boîte noire » que l’on reproche aux sociétés Holding ; lesquelles ne décident des participations qu’en vertu des intérêts propres de la Holding et de ses actionnaires et subsidiairement l’intérêt général. En pareil contexte, il n’est pas exclu que de lobby maffieux ne prennent, sous de prête-noms ou sous forme de titres au porteur de la Holding, la direction de la politique minière de la Gecamines au mépris de considérations d’intérêt général.

Enfin, la scission-dissolution de la Gecamines risque d’entraîner des conséquences graves au plan économique et social. Au plan politique, elle peut amener à critiquer les pouvoirs publics d’avoir brader la souveraineté de l’Etat sur ses richesses minières dans la mesure où la création de la Holding participation est susceptible de réduire la capacité d’intervention directe de l’Etat dans le secteur minier géré par la Gecamines.

Ensuite, l’absence d’un cadre juridique de gestion de créances et dettes de la Gecamines, risque d’accroître des possibilités de procès contre l’Etat congolais pour cause de dissolution de la Gecamines ; à cela s’ajoute le risque de perte d’emplois qu’est susceptible d’engendrer la dissolution de la Gecamines. Tout cela peut fragiliser l’action du Président de la République et brouiller son message de relance du social en 2010 et par conséquent fragiliser sa position lors de prochaines échéances électorales au Katanga et dans d’autres provinces du pays.

Au plan économique, la scission envisagée risque de coûter cher à l’Etat et de rendre la structure Gecamines sociale comme un boîtier vide dont la survie exigera des subventions de l’Etat. De même, le fait que la Gecamines actuelle n’est pas in bonis, sa dissolution risque d’entraîner un apport négative dans le capital de société mixte à créer après dissolution ; ce qui donnerait à la Gecamines une part d’influence négligeable au sein de la nouvelle structure. L’échec de la scission en quatre groupes de la Gecamines tentée pendant la Deuxième République renforce cette inquiétude.

Dans tout le cas, il y a fort à parier que la visibilité de l’Etat actionnaire sera moins manifeste dans le cadre d’une Holding qu’à travers une agence nationale des participations de l’Etat qui se chargerait des participations financières de l’Etat pas seulement dans la Gecamines, mais dans toutes les sociétés à participations publiques. Le jugement de l’histoire sera sans appel à l’égard de ceux qui méprisent l’intérêt général.

KOLONGELE EBERANDE, Doctorant à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Le Potentiel

Suka wapi? Pose de la première pierre du monument du premier Président de la RDC

Le ministre de la Culture et des arts Esdras Kambale a procédé, lundi, au rond -point Kimpwanza dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa, à la pose de la première pierre du monument du premier Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kasa-Vubu, à l’occasion de la commémoration de la Journée des martyrs de l’indépendance organisée le 04 janvier de chaque année.

Ce monument devant mesurer 5 mètres de hauteur et en bronze, sera érigé avec le concours de la République Démocratique de Corée et son érection devra s’achever avant le 30 juin 2010. Dans son mot de circonstance, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta a indiqué qu’il a plu au Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, de décréter l’année 2010 année du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC " et qu’au-delà des activités festives, le Président de la République voudrait marquer un temps d’arrêt pour reconstituer la mémoire collective des Congolais sur l’histoire du pays, sur ses hommes, ses grands événements, ses hauts faits depuis l’accession à l’indépendance jusqu’au 30 juin 2010.

André Kimbuta a également fait un rappel historique sur les événements qui se sont déroulés le 4 janvier 1959 qui ont conduit à l’accession du pays à l’indépendance. Aussi, le gouverneur de la ville de Kinshasa a rendu un hommage au Chef de l’Etat pour sa promesse faite le 6 décembre 2006, d’honorer la mémoire des hautes personnalités qui ont marqué l’histoire de la RDC, à l’exemple des mausolées construites en mémoire de Mzee Laurent Désiré Kabila, a Kinshasa, Joseph Kasa-Vubu, à Singini, dans la province du Bas-Congo ainsi que l’érection du monument de Patrice Emery Lumumba dans la commune de Limete, à Kinshasa.

Intervenant à la suite du gouverneur Kimbuta, le commissaire général du cinquantenaire (CGC) Denis Kalume Numbi a rappelé les dispositions légales portant création du CGC, mettant en exergue ses objectifs et ses missions dont la reconstitution de la mémoire collective, un des socles comme base d’un développement durable et dont le balisage est lancé par les cinq chantiers.

Il a mis l’accent sur la trilogie qui doit permettre d’immortaliser et pérenniser tout événement notamment la date de l’événement, le lieu de l’événement et l’acteur clef. Toutes les interventions du jour ont été suivies par le dévoilement de la plaque commémorative du cinquantenaire, par le ministre de la Culture et des arts.

ACP/DCI

Sukawapi? Message du Chef de l’Etat à la Nation, à l’occasion du nouvel an 2010.



Mes chers compatriotes,

Au moment où nous célébrons le passage d’une année à l’autre, je pense à chacune et à chacun de vous, ainsi qu’à tous ceux qui ont choisi notre pays comme leur seconde patrie. Aux uns et aux autres, je souhaite de tout cœur, prospérité, santé et bonheur. Je pense aussi à tous les compatriotes qu’il a plu au très haut de rappeler à lui au cours des douze derniers mois. Que leur âme repose en paix.

Mes chers compatriotes,

L’année qui s’achève a été fort contrastée. Celle qui s’annonce est porteuse de beaucoup d’espoirs. 2009 a, en effet, été marquée par une crise économique et financière mondiale sans précédent, retardant ainsi la jouissance par les populations congolaises, des dividendes sociaux des sacrifices longtemps consentis pour la stabilisation économique.

L’année dont nous tournons la page a aussi été celle de la non conclusion, faute de volonté politique, d’un accord historique sur le changement climatique, confortant en conséquence, les pires inquiétudes sur l’avenir de l’humanité.

Pour nous Congolais, 2009 a, cependant, été aussi l’année de la fin de plusieurs incertitudes. La fin des incertitudes liées aux perspectives de paix durable dans l’Est du pays, à la suite notamment, des opérations militaires contre les groupes armés étrangers, de la signature des accords de paix de Goma et de la normalisation de nos relations avec les pays voisins. Et pour la première fois, depuis 15 ans, le peuple congolais renouvelle l’année dans la paix, sans bruit de bottes ni crépitement des balles sur toute l’étendue du territoire national.

La fin des incertitudes quant aux perspectives d’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE et du délestage du lourd fardeau de la dette extérieure de notre pays. La fin des incertitudes relatives à la mise en œuvre du programme de reconstruction nationale, les cinq chantiers de la République, avec le démarrage effectif d’importants projets d’infrastructures à plusieurs endroits u territoire national.

La fin des incertitudes quant à la volonté politique de lutter contre la corruption, la concussion, le détournement des deniers publics et des biens sociaux, les viols et autres violations des droits humains. C’est donc sous bons auspices que s’ouvre l’année qui s’annonce particulièrement à plus d’un titre.

Particulièrement, d’abord parce que c’est l’année d’un anniversaire pas comme les autres : celui des 50 ans d’indépendance de notre pays. Un anniversaire que nous sommes d’autant plus fiers de le célébrer qu’en dépit des complots visant sa déstabilisation et sa balkanisation, la République Démocratique di Congo demeure unie dans ses frontières de 1960. La Nation congolaise est une réalité à la fois indéniable et inaltérable.

L’année 2010 sera aussi unique par l’accélération que nous entendons imprimer à la mise en œuvre des projets de modernisations du Congo et aux réformes structurelles et institutionnelles dans tous les domaines.

Ainsi, les mesures courageuses de restructuration de notre appareil judiciaire qui ont été prises au courant de l’année 2009 pour moraliser la vie politique, instaurer la bonne gouvernance et mettre effectivement fin à l’impunité, seront poursuivies et renforcées. Dans cette optique, des instructions détaillées seront incessamment données au gouvernement, les responsables des autres institutions clairement précisées et les meilleurs de nos cadres mobilisés.

D’ores et déjà, je tiens à réaffirmer que par delà la consolidation continue de la paix, de la cohésion nationale et de la défense de l’intégrité territoriale, un autre défi qui retiendra davantage notre attention au cours de l’année qui s’annonce est l’amélioration des conditions sociales des nos populations, notamment dans les domaines de l’éducation et la santé, l’eau et électricité, l’habitat et l’emploi, ainsi que le relèvement du pouvoir d’achat des citoyens.

Mes Chers compatriotes,

Les perspectives d’une reprise de l’économie mondiale, l’amélioration programmée du climat des affaires au pays et les ressources additionnelles attendues de l’effacement de la dette extérieure, sont autant d’opportunités de croissance que d’incitation à l’investissement privé, créateur par excellence des richesses et d’emplois, avec l’appui et l’encadrement des pouvoirs publics.

Désormais, tout permet de croire qu’une croissance porteuse de progrès est à notre portée. Mettons-y la détermination qu’il faut et mobilisons-nous. J’en appelle donc, une fois de plus, à davantage d’engagements populaires dans l’œuvre de reconstruction nationale, à plus de responsabilité dans l’exercice des charges publiques, au respect de la loi par tous et à la discipline individuelle et collective.

Pour ma part, j’entends m’investir pour que la paix règne et se consolide sans cesse sur l’ensemble du pays, et que tous les Congolais aient la chance de s’épanouir et de pouvoir concrétiser lesurs rêves les plus nobles.

Je sais que, face à tout enjeu vital, notre peuple a toujours été capable d’un mémorable sursaut national. Je suis donc convaincu qu’ensemble, et avec l’aide de Dieu, nous ferons de 2010, année jubilaire de notre indépendance nationale, une année pas comme les autres, une grande année pour tous, une année des souvenirs, d’introspection et d’action et une année de reconstitution de notre mémoire collective, en vue de jeter les bases d’un développement durable pour notre pays.

Bonne et heureuse année 2010 !

Suka wapi? La centrale hydroélectrique de Katende alimentera bientôt les deux provinces du Kasaï


Ils ont épinglé que le Kasaï Occidental figure parmi les premiers bénéficiaires des engins qui lui ont permis d’exécuter les grands travaux prévus dans le programme des cinq chantiers de la République.

La centrale électrique de Katende, au Kasaï Occidental, alimentera bientôt l’ensemble de deux provinces du Kasaï (Occidental et Oriental) grâce à sa puissance estimée à 36 mégawatts, a révélé samedi un délégué de la SNEL (Société nationale d’électricité) venu spécialement de Kananga.

C’était à l’occasion de la célébration de la journée réservée à la province Ouest-kasaïenne au studio Mama Angebi de la RTNC, dans le cadre de la kermesse culturelle qui a pour thème : « 5 chantiers, un rêve devenu réalité ».

Il a démontré, avec la carte et les schémas à l’appui, qu’avec cette capacité installée du barrage et des postes-relais prévus, le courant électrique de Katende va éclairer les deux provinces et permettre ainsi leur développement économique et industriel.

Pour les ministres provinciaux de l’Energie et de la Culture présents à cette manifestation dans une salle pleine à craquer, le gouvernement central sous l’impulsion du Président de la République Joseph Kabila, a déjà disponibilisé les fonds provenant de la coopération indienne afin que ce rêve d’hier puisse devenir une réalité cette année.

Ils ont épinglé que le Kasaï Occidental figure parmi les premiers bénéficiaires des engins qui lui ont permis d’exécuter les grands travaux prévus dans le programme des cinq chantiers de la République.

De son côté, l’ancien ministre de la Culture et arts, Philémon Mukendi a estimé que le Kasaï Occidental est le berceau de la culture, démontrant que de nombreux dignitaires du pays, entre autres le premier Président de la République Joseph Kasa-Vubu, sont passés par le Grand séminaire de Kabwe ainsi que la plupart des évêques, tandis que le maréchal Mobutu est passé par l’école centrale militaire de Kananga.

Il a noté aussi avec satisfaction que la première Constitution du pays dite « Constitution de Luluabourg porte ce nom pour avoir été rédigée dans le chef-lieu du Kasaï Occidental.

Pour lui, les 5 chantiers seront bel et bien réalisés au Kasaï Occidental, mais dans l’unité, la paix et l’amour entre tous les ressortissants de cette province.

Kinshasa, 06/01/2010
ACP

Suka wapi? Kinshasa bientôt propre


Le gouvernement de Kinshasa vient de signer avec l’entreprise suisse Vitol, spécialisée dans le négoce des produits énergétiques, un accord pour la vente de 1 million de tonnes de crédits carbone, sur sept ans.

La transaction devrait rapporter à la capitale congolaise quelque 10 millions de dollars. C’est là la contrepartie d’un projet écologique : l’élaboration d’un système de captage et de destruction du méthane dégagé par les déchets municipaux.

Ledit système sera installé à Mpasa (à 15 km à l’est de l’aéroport), au sein du futur centre d’enfouissement des déchets.

Au total, dix immenses casiers enterrés permettront de stocker la totalité des ordures ménagères de la ville (5 000 tonnes par jour), actuellement dépourvue de décharge. Financé par l’Union européenne, ce site sans équivalent au Congo devrait être opérationnel à la mi-janvier.

Kinshasa, 6/01/2010 (J.A., via mediacongo.net)

Sukawapi? Relance de la Miba : le nationalisme à l’épreuve de la crise


Pour ce qui est de la relance de la Miba, toutes les promesses faites aux populations du Kasaï et plus particulièrement aux travailleurs n’ont pas encore produit des effets positifs. Seule la promesse du chef de l’Etat a redonné espoir d’autant que Joseph Kabila a rassuré par son discours et la fermeté de sa détermination.

20 millions de dollars américains sont attendus pour faire oublier les 11 millions USD de Raw-Bank et autres prêts comme auprès d’Emaxon. Ces créances n’ont pas visé la relance de la Miba, mais des intérêts loin de cet objectif. L’Etat, redevable à la Miba au point d’entrer dans son coma actuel, semble laisser cette société d’économie à la merci des vautours et rapaces.

Ces prêts, l’Etat les rembourse auprès de ces deux institutions sans s’enquérir de l’utilisation rationnelle de ces fonds, encore moins contrôler les affectations de ces fonds. La confiance n’excluant pas le contrôle.


«Dans l’histoire des nations, en ce siècle de la mondialisation, jamais un homme ou une femme n’aura concentré entre ses mains autant de pouvoir pour décider seul du sort des autres. Autant de pouvoir pour bien faire ou mal faire», constate un syndicaliste amer. «Quelle que soit sa bonne volonté ou son intelligence, la nature humaine et la nature des opérations en jeu nécessitent plusieurs têtes», a-t-il poursuivi.

«Heureusement que le Premier ministre et le chef de l’Etat se sont impliqués dans le dossier de la Minière de Bakwanga», a repris en écho un agent de passage à Kinshasa. Le même syndicaliste, se réjouit ainsi de constater que le processus n’est plus du ressort exclusif du ministère du Portefeuille. Exigence légitime de transparence.

Sortir de l’ornière

Le remboursement des créances par le gouvernement n’apporte aucune lumière sur la transparence et les raisons profondes de ces endettements. La tentative de vente des maisons des travailleurs de la Miba en vue d’améliorer la situation de la société, étouffée par une vigilance tous azimuts, est remarquablement alignée comme une affaire aux contours flous.

L’autre tentative, consistant à désigner un expatrié à la tête de cette société d’économie mixte, prouve à suffisance que les intérêts sont ailleurs. Cette nomination répondrait aux exigences de compétences. Il faut le prouver. C’est alors que survient cette interrogation pertinente : pourquoi l’autre actionnaire de la Miba n’est-il pas associé à la recherche des solutions ?

Et pourtant, il détient une expertise et des ressources financières pour permettre à la Miba de redécoller ! Il jouit en plus de l’avantage de se retrouver à l’intérieur de la structure. Le partenaire du gouvernement avait en effet mis sur la table 76 millions USD. La Miba n’étant pas un espace de confrontations permanentes, l’actionnaire majoritaire (l’Etat) et son partenaire, l’actionnaire minoritaire, doivent se retrouver autour d’une table pour des solutions durables dans le cadre légal de cette société d’économie mixte.

La Miba étant dans le coma, certains travailleurs ont perdu la vie, sans compter les foyers disloqués, les enfants déscolarisés et l’outil de travail exposé à l’usure.

A l’épreuve du nationalisme, la Miba a tout donné à la RDC, jusqu’au dernier de sa sève. Grâce à la production de la Miba, la guerre dite de libération de 1997 avait trouvé des financements, en lieu et place de la réalisation des investissements nécessaires à la survie de cette société d’économie mixte.

L’heure n’est plus à la multiplication «des études» et des plans de relance. Il faut agir dans le sens de négocier dans l’intérêt de la société et de l’Etat la mise à disposition des fonds existant pour la relance réelle de la Miba ! Affaire à suivre !

Le Potentiel

Sukawapi? DONGO : L'autorité de l’Etat restaurée.



C’est depuis le samedi 02 janvier dernier que le chef de secteur intérimaire de DONGO a regagné son entité administratif située à 230 km, de Gemena dans le territoire de KUNGU, province de l’équateur. M. BOLOLO NZENGA revient quelques semaines après la reprise de DONGO par l’armée nationale.

Pour marquer son retour, M. BOLOLO NZENGA avait dans sa gibecière 2 drapeaux de la République Démocratique du Congo, 2 effigies du Chef de l’Etat Joseph KABILA ainsi que des documents administratifs.

A son arrivé, le chef de secteur intérimaire a été accueilli par quelques jeunes de DONGO qui se sont ensuite précipités sur les effigies du Chef de l’Etat, tout scandant des cris de victoire. Le retour du chef de secteur est une source d’espoir pour eux.

Aussitôt arrivé, la première tâche administrative de M.BOLOLO était de signer l’ordre de mission des journalistes qui l’accompagnaient.

Mais DONGO était une localité vidée de ses habitants qui avaient fui à cause de l’insécurité causée par le fameux UDJANI et ses frères du clan ENYELE. Ces derniers avaient massacré la population en particulier ceux de la tribu BOBA. Tout est parti d’une dispute vieille de plusieurs générations sur des étangs de pêche. Mais à la fin du mois d’octobre 2009 la situation avait dégénéré, les LOBALA du clan ENYELE s’étaient rué sur le BOBA à DONGO avant de défier la police nationale. Cette situation avait fait plusieurs victimes et de nombreux déplacés. Des maisons furent également brulées et des biens pillés.

La situation a été vite maitrisée par la Police Nationale Congolaise, rejoint ensuite par les FARDC appuyées par les casques bleus de la MONUC.

Toute fois M.BOLOLO est rassurant et conscient de la lourde tâche qui l’attend : « ma première tâche sera d’inciter la population au retour, mais il faudra aussi un effort des humanitaires ainsi qu’un grand appui logistique de Kinshasa et surtout l’installation d’un réseau de communication», a-t-il indiqué. Pour ce dernier, le renforcement de la sécurité fluviale s’impose.

Quant au fameux UDJANI, il serait actuellement en fuite, son dernier bastion d’ENYELE vient de tomber et, est désormais sous contrôle des forces gouvernementales.

DCI / Pathy NKIERI

Suka wapi? Le retour des réfugiés congolais du Rwanda : à qui profite la peur ?

Depuis un certain temps, la population de deux Kivu en général, et plus particulièrement celle du Sud-Kivu vit dans la peur, la plus totale suscitée par des tueries de ses dignes filles et fils.

Le cri de détresse a fini par être répercuté par le clergé de cette partie du pays. Il s’agit d’une situation qui ne laisse personne indifférente, et dont certaines Organisations non gouvernementales -Ong- ont pris la relève. Ainsi, dans une dépêche reçue hier lundi 28 décembre nous pouvons lire : " s’il fallait trouver un point commun entre la fin de cette année 2009 (novembre et décembre) et la même période de l’année 2008 à l’Est de la Rdc, ce serait certainement l’angoisse et l’incertitude ou, disons-le carrément, la peur.

Tant il est vrai que cette dernière, la peur, fait désormais partie du décor, du quotidien, de la culture ", indique la source qui ajoute que peur des lendemains qui, dans cette partie du monde, pleurent plus souvent qu’ils ne chantent. Peur de l’autre, celui qui pense autrement, celui qui ne me ressemble pas, celui qui est suspect et potentiellement porteur de mon propre anéantissement.

A côté de ces peurs diffuses, notons qu’il y a des peurs réelles qui nouent les tripes à chaque fois que les hommes se taisent et que parlent les armes. A la fin de l’année dernière, la ville de Goma, chef-lieu du Nord Kivu, constituait un immense ghetto de près d’un million d’âmes apeurées.

Une ville cernée par des camps des déplacés ayant recueilli celles et ceux que la ville ne pouvait accueillir, avec à l’horizon très proche les canons des rebelles du Congrès National pour la Défense des Peuples, le CNDP de Laurent Nkunda. Et un peu plus loin, dans la partie congolaise de sa périphérie, des groupes armés nationaux et étrangers - notamment les différentes factions de la nébuleuse Maï Maï et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, FDLR- qui sèment la désolation et font la loi, la leur, rendant invivables des pans entiers de ces territoires.

La peur également de Goma et de ses habitants se répercutant plus loin que la ville étendue entre la berge du lac Kivu et le pied des volcans ; elle allait bien au-delà, jusque dans les cercles du pouvoir central qui redoutaient l’impact d’une éventuelle chute de la capitale de l’Est entre les mains des rebelles sur une opinion nationale en attente des résultats d’une campagne militaire fort médiatisée. La peur s’étendait même au-delà du pouvoir central, en s’insinuant dans les fibres sensibles d’une Communauté internationale omniprésente, veillant sur les institutions qu’elle avait contribué à mettre en place à grand renfort de dollars et d’euros …

lundi 28 décembre 2009
L’Avenir/Pole Institute