7 janv. 2010

Suka wapi? Le retour des réfugiés congolais du Rwanda : à qui profite la peur ?

Depuis un certain temps, la population de deux Kivu en général, et plus particulièrement celle du Sud-Kivu vit dans la peur, la plus totale suscitée par des tueries de ses dignes filles et fils.

Le cri de détresse a fini par être répercuté par le clergé de cette partie du pays. Il s’agit d’une situation qui ne laisse personne indifférente, et dont certaines Organisations non gouvernementales -Ong- ont pris la relève. Ainsi, dans une dépêche reçue hier lundi 28 décembre nous pouvons lire : " s’il fallait trouver un point commun entre la fin de cette année 2009 (novembre et décembre) et la même période de l’année 2008 à l’Est de la Rdc, ce serait certainement l’angoisse et l’incertitude ou, disons-le carrément, la peur.

Tant il est vrai que cette dernière, la peur, fait désormais partie du décor, du quotidien, de la culture ", indique la source qui ajoute que peur des lendemains qui, dans cette partie du monde, pleurent plus souvent qu’ils ne chantent. Peur de l’autre, celui qui pense autrement, celui qui ne me ressemble pas, celui qui est suspect et potentiellement porteur de mon propre anéantissement.

A côté de ces peurs diffuses, notons qu’il y a des peurs réelles qui nouent les tripes à chaque fois que les hommes se taisent et que parlent les armes. A la fin de l’année dernière, la ville de Goma, chef-lieu du Nord Kivu, constituait un immense ghetto de près d’un million d’âmes apeurées.

Une ville cernée par des camps des déplacés ayant recueilli celles et ceux que la ville ne pouvait accueillir, avec à l’horizon très proche les canons des rebelles du Congrès National pour la Défense des Peuples, le CNDP de Laurent Nkunda. Et un peu plus loin, dans la partie congolaise de sa périphérie, des groupes armés nationaux et étrangers - notamment les différentes factions de la nébuleuse Maï Maï et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, FDLR- qui sèment la désolation et font la loi, la leur, rendant invivables des pans entiers de ces territoires.

La peur également de Goma et de ses habitants se répercutant plus loin que la ville étendue entre la berge du lac Kivu et le pied des volcans ; elle allait bien au-delà, jusque dans les cercles du pouvoir central qui redoutaient l’impact d’une éventuelle chute de la capitale de l’Est entre les mains des rebelles sur une opinion nationale en attente des résultats d’une campagne militaire fort médiatisée. La peur s’étendait même au-delà du pouvoir central, en s’insinuant dans les fibres sensibles d’une Communauté internationale omniprésente, veillant sur les institutions qu’elle avait contribué à mettre en place à grand renfort de dollars et d’euros …

lundi 28 décembre 2009
L’Avenir/Pole Institute

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