
Dans les cours et tribunaux où l'équipe de Forum des As a effectué une descente, les hommes à la toge noir et au col blanc ont vaqué normalement à leurs occupations. Ce qui revient à dire que les magistrats ont choisi de suivre le mot d'ordre de leur Intersyndicale qui les a invité à ne pas observer un arrêt de travail.
Au Palais de la Justice, dans la commune de la Gombe, il a régné une ambiance bon enfant comme à l'accoutumée. Deux audiences se sont tenues au Tribunal de grande instance de la Gombe dans la matinée.
Une audience foraine prévue dans cette juridiction a été transférée à la prison de Makala.Jusque 14 heures, le Palais de Justice était animé par des mouvements de va et vient.
Dans un climat de travail parfait, Monsieur Kabengele, un magistrat la trentaine révolu, s'exprime en ces termes : " cette attitude de mettre les gens en grève n'est pas une méthode de revendiquer nos droits. Car, cette manière de voir les choses risque de fragiliser la République ", avant d'ajouter que " les magistrats sont capables de se défendre sans faire recours à la grève ".
Selon le magistrat Kasongo, " la loi du ministre Luzolo qui vise à radier d'office les magistrats frappés d'une condamnation ou d'emprisonnement sème une division dans la profession. Il n'est pas normal que les magistrats qui ont subi une condamnation ne puissent plus exercer leur métier ".
D'autre part, la plupart des bureaux du Parquet de grande instance ont ouvert et les magistrats y vaquaient normalement à leurs occupations. Même constat au Parquet général près la Cour d'appel de Kinshasa/Gombe.
Par contre, à la Cour d'appel, seul un conseiller a été rencontré sur le lieu du travail. Il a déclaré n'avoir été informé du mot d'ordre d'arrêt de travail que le matin de ce même lundi, alors qu'il se trouvait déjà sur le lieu de travail.
A la Cour suprême de Justice, les magistrats ont aussi vaqué à leurs occupations. A l'entrée de la salle des audiences, on constate que le mot d'ordre de grève n'a pas été respecté. M. Basilua, un des magistrats de cette cour, a déploré qu' " une telle loi risque de mettre le pays en difficulté.
Car, il est quand même anormal que les magistrats soient radiés de la profession pour des condamnations d'ordre individuel ". Selon lui, " un magistrat n'est pas infaillible, parce qu'il est aussi humain ".
On rappelle qu'en décrétant un arrêt de travail de 7 jours à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire tenue samedi dernier, le Synamac voulait manifester sa protestation contre le projet de modification du statut, une modification visant la radiation de tout magistrat en procédure de prise à partie.
Il s'agit de l'automaticité et l'immédiateté de la suspension du magistrat, avec privation de salaire, aussitôt la procédure intentée; l'automaticité de la révocation en cas de condamnation pénale du magistrat à une peine d'emprisonnement, quelle qu'en soit la durée.
Réagissant contre ce mot d’ordre, l'Intersyndicale des magistrats avait, dans une déclaration faite dimanche dans la soirée à travers les médias, invité les magistrats à vaquer normalement à leurs occupations.
Pour l'Intersyndicale, cet arrêt de travail ne se justifiait pas dès lors que le Gouvernement s'est déjà déssaisi du projet de modification qui se trouve déjà à l'Assemblée nationale. Il explique avoir reçu des assurances du Président Boshab que les magistrats seront pleinement impliqués aux travaux de la Commission politique, administrative et juridique pour faire valoir leurs arguments.
Jonas Eugène KOTA & Simard Simon TSOUMBOU
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