31 mars 2010

Déménagements, vols et viols : La commune de Mont Ngafula se meurt faute d’électricité


(Groupelavenir 30 mars 2010)
Le délestage n’est pas monstre comme d’aucuns le pensent. C’est plutôt l’absence totale de l’électricité qui est pire enfer, entend-on dire ces derniers temps à Mont Ngafula.

Cette grande commune de la ville province de Kinshasa connait actuellement bien des problèmes liés au manque d’énergie électrique. Des disputes entre locataires et bailleurs, des cas de viol, des vols à main armée y refont surface au quotidien sans préoccuper personne, semble-t-il. Et le pire ne tardera, certes pas.

Si ce terme autrefois technique est devenu l’apanage de tout habitant de Kinshasa, ‘’délestage’’, on a appris à faire avec. Ce n’est plus inquiétant comme il en est de l’absence totale de l’énergie électrique. La cabine numéro 19 B alimentant autrefois les quartiers Mama Yemo et Mazamba, a volé dernièrement en fumée à Mont Ngafula. Jusqu’ici, il n’y a aucun signe prometteur dans le sens de rétablissement de l’électricité, à en croire certains responsables de l’agence de la Snel, située en travers la route de la maison communal, ce n’est pas pour demain.

Un confrère faisait dernièrement état d’une pétition que les habitants de cette commune auraient adressée à l’actuel ministre de l’Energie. De même, votre journal en fait écho au moins une fois la semaine tant la situation est catastrophique, et cela, jusqu’à ce que lumière revienne. Mais, pour quand sera longue l’attente ? Des conflits commencent à se signaler.

Certains locataires se résignent à continuer à payer le bail aux conditions convenues, tant le manque de l’électricité contraste avec leurs activités génératrices de revenu. Mais au-delà des discussions des cas de viols se signalent. Une source bien informée renseigne que deux filles ont été violentées le samedi dernier, alors qu’elles tentaient de rejoindre la colline de l’Université de Kinshasa partant de Mont Ngafula, en passant par le Monastère.

De même, les câbles électriques sont exposés sans charge, à la merci des malfrats. La nuit dernière, les quelques chiens encore en vie sur l’avenue Kingi, quartier Mama Yemo, à quelque 500 mètres de la maison communale, ont réussi à dissuader les malandrins.

Sans que la liste ne soit exhaustive, des femmes ont réussi à braver des violeurs, aux environs de trois heures du matin, alors qu’elles étaient en quête de l’eau. Heureusement que la Regideso a vite repris la desserte en eau depuis le week-end dernier. Et comme pour trouver une solution durable, certains habitants du coin préfère déménager vers d’autres communes. A Mont Ngafula, des appareils électroniques et électroménagers ne sont plus qu’un trompe l’œil.

Des frigos deviennent des armoires, le son et les images radiotélévisés appartiennent au passé. Alors que cette situation incompatible persiste, des groupes électrogènes vrombissent ça et là. Leurs propriétaires jouent alors de la musique à fendre les tympans des voisins, sans réaction combattants de tapage nocturne. Ce fut probablement un plan minutieusement bien trouvé pour éteindre les églises d’abord. Cependant, y aura-t-il un jour une personne qui volera au secours de Mont Ngafula qui se meurt faute d’électricité ?

La réponse à cette question ne peut provenir que de la Société nationale d’électricité (Snel). A l’ère où la Rdc est dans la Rdc est dans la fièvre des activités marquant le cinquantenaire de son indépendance, à quelques jours du lancement de la Caravane boucle Kinshasa par le Commissariat général au cinquantenaire, comment se fait-ils que certaines personnes se plaisent à voir des poches noires en pleine capitale sans nullement s’en soucier et y pallier au plus vite ? Les amis et les ennemis de l’initiateur du chantier Energie, dont l’électricité, ne manqueront certes pas de réagir promptement face à ce désastre.

Emmanuel Badibanga

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