On dénombre au moins onze morts depuis jeudi, dont sept policiers dans des affrontements entre deux tribus qui se disputent le contrôle d’étangs poissonneux. Onze morts, c’est le bilan officiel, mais il pourrait être beaucoup plus élevé. Un député du territoire de Kungu où ces combats ont eu lieu évoque 80 tués. Les tensions étaient vives depuis plusieurs mois.
Tout a démarré en mars dernier lorsque des villageois d’Enyele tuent 4 habitants de Monzaya, un village voisin. Au cœur du conflit, l’exploitation de zones marécageuses très poissonneuses. Traditionnellement ces ressources sont utilisées par les tribus de la zone pour faire vivre leurs familles. Aujourd’hui, la crise aidant, le poisson fait l’objet d’un commerce qui ne permet plus à tout le monde d’accéder à cette richesse.
Le chef de secteur soupçonné d’attiser les hostilités a été suspendu, ceux d’Enyele réclament maintenant son retour. Avant, ils sont allés brûler les cases des Monzaya et l’arrivée, jeudi, à Dongo, de renfort de police a dégénéré. Les insurgés qui veulent chasser tous les non originaires se sont affrontés aux policiers et ont, d’après des témoignages, tué beaucoup de civils.
Un élu du territoire affirme détenir une liste de 80 morts.
D’où viennent les armes ?
Dongo fut entre 1998 et 2002 le terrain d’une guerre acharnée entre l’ex-rebelle Jean-Pierre Bemba et le régime de feu de Laurent Désiré Kabila. La paix revenue, les démobilisés auraient caché la plupart des armes. Les combattants d’Enyele seraient au nombre de 2.500. Ils sont entraînés par un capitaine de l’armée en rupture de ban.
Les élus du territoire qui sollicitent l’aide du gouvernement de Kinshasa depuis des semaines, espèrent qu’il n’est pas trop tard pour empêcher que le conflit ne tourne à la guerre tribale.
Les rescapés concentrés à l’Hôpital de Bokonzi
Les habitants de la localité de Dongo, 230 kilomètres de Gemena dans la province de l’Equateur, continuent leur fuite vers les localités environnantes après les affrontements de la semaine dernière entre les policiers et les jeunes gens du clan Enyele. C’est ce que renseigne un administratif proche de la localité. Des sources médicales signalent, en outre, l’arrivée de plusieurs blessés à l’hôpital de Bokonzi, rapporte radiookapi.net
Les mêmes sources renseignent également qu’il y a actuellement une forte concentration des rescapés à l’hôpital Bokonzi. Selon, Bienvenu Longe, administrateur assistant du territoire de Kungu, plus de 7 familles sont déjà arrivées à Kungu-Centre. Elles n’ont plus rien pour survivre, d’après lui. Les enfants sont affaiblis par la faim et la marche à pied sur un trajet de plus de 100 kilomètres. L’autorité locale sollicite ainsi de l’aide, étant donné qu’elle reste également dépourvue des moyens pour la prise en charge de ces fugitifs de Dongo.
Par ailleurs, le commissaire de district du Sud-Ubangi a regagné Gemena dimanche dernier. Jean-Baptiste Lumbwe a organisé un meeting populaire ce lundi à la mi-journée pour rassurer la population des efforts des autorités pour le rétablissement de l’ordre dans ce secteur sous contrôle du clan Enyele. C’est dire que la situation reste encore tendue dans cette localité de la province de l’Equateur.
Pour rappel, des affrontements sanglants entre des éléments de la police et ces jeunes du clan Enyele ont fait, jeudi, plusieurs morts de deux côtés, selon de nombreux témoignages recueillis sur place.
Les policiers tués étaient dépêchés, jeudi à Dongo, pour rétablir l’ordre public dans cette localité du territoire Kungu, où les communautés locales s’affrontent sur la gestion des étangs piscicoles. L’intervention de la police a donné lieu à de violents affrontements avec les jeunes gens du clan Enyele. Le bilan de ces affrontements reste controversé parce que le secteur de Dongo présente de sérieuses difficultés de communications. Certaines sources policières à Gemena font état d’une quarantaine de personnes tuées, policiers et civils.
Ces chiffres ne sont pas confirmés par les autorités de Kinshasa. Les jeunes gens insurgés étaient munis d’armes de guerre. L’origine de ces armes n’est pas encore élucidée. Au cours d’une interview accordée à radiookapi.net., le gouverneur ad intérim de l’Equateur, Guy Inenge, a aussi indexé le chef de secteur suspendu de Dongo.
Il l’a accusé de fomenter une « petite rébellion ». Le chef de secteur suspendu bénéficie, dans ce mouvement de « rébellion », du soutien de certains dignitaires de la République, a-t-il affirmé. Le véritable enjeu de ces affrontements est celui de briguer des mandats territoriaux, a ajouté Guy Inenge.
Rfi/RO/La Référence Plus
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