
Le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, préside ce jeudi 8 avril, à Mbandaka, le Conseil supérieur de la défense, conformément aux prescrits de l’article 192 de la Constitution. L’information a été confirmée par le vice-président de l’Assemblée nationale, Boris Mbuku Laka, au cours de la séance plénière qu’il a présidée, hier mercredi 7 avril, dans la salle des Congrès du Parlement.
Le choix du chef-lieu de la province de l’Equateur pour abriter ces « assises hautement stratégiques » se justifie par le fait que la ville de Mbandaka vient d’être le théâtre des affrontements armés entre les insurgés Enyele et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les forces de la Monuc.
Pour préparer cette rencontre, une délégation conjointe FARDC-Monuc conduite par le chef d’état-major général des FARDC, le général Didier Etumba et le commandant de la Monuc, le général Babacar Gaye, a précédé sur les lieux, le mardi 6 avril 2010. Les hautes hiérarchies militaires des FARDC et de la Monuc sont allées réconforter les soldats des FARDC et de la Monuc qui ont vécu des moments difficiles lors de l’attaque des Enyele, le dimanche 4 avril, à l’aéroport de Mbandaka. Question d’évaluer la situation militaire sur le terrain, a affirmé radio Okapi.
PLENIERE SUSPENDUE
Entre-temps, du côté de l’Assemblée nationale, la tension est montée d’un cran jusqu’à la suspension de la séance plénière prévue hier mercredi 7 avril. Et pour cause. Alors que le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu et celui de la Défense, Charles Mwando Nsimba, étaient attendus à la représentation nationale pour fournir des explications sur la situation de Mbandaka, les députés étaient sidérés de voir qu’à la place, le Bureau de l’Assemblée faisait entrer les ministres des Hydrocarbures et des Infrastructures pour répondre aux questions orales.
« Par rapport à la situation sécuritaire à Mbandaka, le Premier ministre avait adressé, hier soir à 22 heures, une lettre à la représentation nationale
Aussitôt que le rapporteur avait fini de lire, avec l’autorisation du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, la correspondance du Premier ministre pour présenter les excuses du gouvernement sur l’empêchement de ses deux membres qui se seraient rendus à Mbandaka le même mercredi pour prendre part au Conseil supérieur de la défense qui se tient ce jeudi, une motion d’ordre du député Patrick Mayombe vient tout bousculer. « Puisque les deux ministres qui devraient nous éclairer sur la situation préoccupante de Mbandaka ne sont pas là, il n’y a aucune opportunité d’écouter ceux qui se sont présentés », a dit ce député de l’opposition. C’est la clameur spontanée qui monte dans la salle. Il fallait départager les uns et les autres sur la question.
Me Boris Mbuku invite le député Justin Bitakwira à soutenir la motion ainsi que Sophie Kakudji à la rejeter. Après les deux interventions pour et contre, la motion a été soumise au vote. La majorité des députés présents dans la salle ont soutenu la motion, signe que lorsqu’il s’agit de la question qui menace l’intégrité du territoire national, il n’y a plus de fossé entre la Majorité et l’Opposition.
Les deux membres du gouvernement n’avaient même pas eu le temps de s’exprimer puisque la plénière a été simplement suspendue. Et le rendez-vous remis sine die.
DES INTERROGATIONS
Dans les couloirs de l’hémicycle, des commentaires fusent dans tous les sens. Des interrogations aussi. Est-ce un vaste complot pour déstabiliser les institutions de la République ? Qui serait derrière les insurgés Enyele ?
Certains députés se demandent si l’entrée de ces insurgés en plein jour à Mbandaka ne s’est pas fait en intelligence avec les services de sécurité pour, après, procéder aux enlèvements et autres exécutions sommaires des populations qu’on assimilerait aux Enyele. D’autres députés, comme François Muamba du MLC, ont démontré qu’avec ce qui est arrivé à Mbandaka, il est tôt de demander le départ de la Monuc.
« Quoiqu’il en soit, il y a eu bel et bien attaque à Mbandaka. Ce n’était pas une simple révolte des pêcheurs autour des étangs. Il y a lieu de repenser sérieusement notre système de sécurité et de défense », a déclaré un autre député de l’Opposition.
Ceci dit, le rapport de la réunion du Conseil supérieur de la défense est attendu avec beaucoup d’impatience. Surtout les résolutions qui en découleront pour le renforcement des mesures de sécurité sur toute l’étendue du territoire national.
Kinshasa, 8/04/2010 (LP/MCN, via mediacongo.net)
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